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Cinéma. L’Ukraine, de la démocratie au chaos, un film de Jill Emery et Jean-Michel Carré.

Cela fait un peu plus de dix ans que l’Ukraine a vécu un épisode exceptionnel de son Histoire, montrant la voie aux pays arabes. On l’a déjà presque oublié.

C’est avec beaucoup de talent que Jill Emery nous fait vivre la complexité des relations russo-ukrainienne : pays disjoints joints par une inconcevable jointure, dirait Machiavel.

A travers ces scènes sur la place Maidan, on vit avec le peuple ukrainien, qui a déjoué la manipulation de Poutine pour mettre au pouvoir ce couple qui aurait pu être mythique par leur grâce et leur volonté : Victor Ioutchenko et Ioulia Timochenko. Puis on comprend  l’impatience de ce même peuple pour qui les réformes, sans doute, n’allaient pas assez vite.

Ce fut alors la reprise en main par les Russes et de nouvelles élections où, cette fois-ci, leur inféodé Ianoukovytch fut vainqueur.

Et ce mouvement de balancier s’incarne par ces jeunes qui, hier, brandissaient leurs drapeaux oranges et se livrent, aujourd’hui, à de grandes parades à l’appel de leur président… pendant que Viktor Ioutchenko, fatigué par l’empoisonnement au dioxine dont il fut victime et les multiples opérations qu’il a dû subir,  s’est retiré de la vie politique et que Ioulia Timochenko purge une peine de prison qui ne peut que choquer tout démocrate.

Après avoir vu ce film, les parcours de ces deux acteurs clefs de la Révolution orange nous semble plus proches et nous attachent au destin de l’Ukraine. Espérons que leurs souffrances auront tracé un sillon inaltérable en Russie…