La SIDH – Société internationale des Droits de l’Homme

La SIDH, Société internationale des Droits de l’Homme est une ONG internationale également connue sous le sigle de l’ISHR (International Society for Human Rights). Elle fonde son travail sur la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme proclamée par les Nations Unies le 10 décembre 1948.

La SIDH rassemble, à l’échelon international, environ 30 000 adhérents dans 26 pays. Elle a le statut d’observateur auprès du Conseil de l’Europe et du Conseil Economique et Social (ECOSOC) des Nations Unies.

Depuis 1977, la SIDH s’est fortement intéressée au processus de la Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe, la CSCE (aujourd’hui Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, OSCE). Elle a conduit des actions d’influence au sein de ces différents organismes, notamment dans les domaines de la libre circulation des personnes et des biens et de la liberté de la presse.

Notre histoire

La Société Internationale pour les Droits de l’Homme (SIDH) a été fondée en pleine Guerre froide le 8 avril 1972, à Frankfurt sur Le Main, en Allemagne. A cette époque, le dissident Vladimir Bukovsky venait d’être condamné à 12 ans de camp de travail et à l’exil en Sibérie, pour avoir revendiqué le droit à la libre expression et Alexandre Soljenitsyne venait d’achever son « Archipel du Goulag ». Pourtant personne ne connaissait encore son nom en Occident. Personne encore ne défilait pour défendre les milliers de prisonniers politiques qui peuplaient les camps de travail soviétique. Personne ne s’indignait contre les exécutions à la frontière Est-Ouest en Allemagne, les persécutions en Pologne, en Roumanie, en Tchécoslovaquie et dans d’autres États du continent européen. La SIDH a embrassé la cause de ces victimes des régimes totalitaires afin que leur destin soit connu en Occident. Les actions que l’association a menées pour la défense des dissidents soviétiques (Bukowski, Sakharov, Soljenitzyn, Sharansky), du Tchèque, Vaclav Havel, du Polonais : Lech Walesa et de son mouvement syndical Solidarnosc, des militants des droits civils baltes (Vitautas Landsbergis) ou encore des Allemands de RDA (Rainer Bäurich, Nico Hübner ou le Dr. Karl Heinz Nitschke) lui ont donné une grande notoriété en Europe.

Au fil des années et avec l’effondrement de l’URSS, les missions de la SIDH se sont diversifiées. Elle a, notamment, soutenu les États nouvellement indépendants, telles que les anciennes républiques fédérées de l’URSS, qu’elle a accompagnés dans leurs efforts pour construire une société démocratique et juste. De nouvelles sections de la SIDH y ont été créées. De même, la SIDH a développé son action en Afrique et en Amérique du Sud où sont également nées de nouvelles sections. Enfin, la SIDH poursuit son rôle d’observateur de la situation des Droits de l’homme à travers le monde : après l’Union soviétique, ce fut la République populaire de Chine, le Vietnam, la Corée du Nord, Cuba…

La SIDH est-elle indépendante ?

 La SIDH est une organisation sans but lucratif, indépendante de tout parti politique, gouvernement ou groupes religieux. Notre ONG est principalement financée par les cotisations et les dons privés et coopère largement avec différentes organisations de défense des Droits de l’Homme.

Une ONG attachée à la démocratie et l’État de droit

La SIDH a choisi de donner la priorité absolue à la défense des libertés civiles et politiques, non pas aux dépens des autres droits mais parce que l’expérience montre que ces derniers ne sont jamais respectés aux dépens des premières. Autrement dit, la SIDH ne soutient pas les initiatives dont on peut raisonnablement penser qu’elles vont – ou risquent d’aller – à l’encontre des libertés individuelles et/ou de la dignité des personnes. L’association cherche, au contraire, à promouvoir toute action politique, juridique, économique, sociale ou culturelle qui, dans tous les secteurs de la vie privée comme de la vie communautaire, contribue au plein épanouissement des potentialités de chacun dans les limites du respect d’autrui (individus et communautés). Une telle promotion des libertés civils et politiques n’est possible que dans le cadre d’un Etat de droit. La SIDH est attachée aux valeurs de la démocratie et de l’État républicain, valeurs gagées sur la liberté d’initiative et l’égale responsabilité devant la loi. La SIDH revendique le respect des institutions démocratiques qu’elle cherche à promouvoir là où elles n’existent pas encore et à défendre là où elles sont menacées ou clairement bafouées. Cela signifie que la SIDH s’oppose à tout relativisme en matière de droits et de devoirs des personnes comme des communautés. La SIDH revendique pour tous les mêmes droits qui exigent de chacun les mêmes devoirs.

La SIDH reconnaît la légitimité propre de l’Etat tout en dénonçant ses dérives. Elle retient comme critères a minima de l’Etat démocratique : le respect de la liberté de circulation, d’information, d’association, le refus du délit d’opinion, la transparence des décisions de justice, la justification des arrêts et le contrôle des lieux de rétention. L’importance accordée par la SIDH à la personne et à ses droits doit être comprise comme le signe d’un double refus : celui d’une individualité livrée à ses seuls caprices (exaltation sans mesure de l’atome social) tout autant que celui d’une individualité engloutie dans un grand tout qui la surdétermine (négation radicale et totalitaire de l’individu). L’insistance sur les droits civils et politiques ne vise pas à dresser l’individu contre l ‘Etat. Mais -au contraire- à permettre le développement d’un cadre juridique assurant une égale liberté mais aussi une égale responsabilité à chacun. La SIDH considère que le respect des droits suppose un engagement réciproque des partenaires – c’est le fondement du pacte social.

Penser globalement, agir localement

La SIDH inscrit son action dans le contexte de la mondialisation des échanges économiques et culturels et de la globalisation des menaces. Au demeurant, pour être efficace, son action doit rester centrée sur la réalité concrète du terrain, l’enquête et le témoignage. Il s’agit de penser globalement mais d’agir localement. Ainsi, les actions menées peuvent être ponctuelles et diversifiées tout en s’inscrivant dans une même perspective : celle de la promotion de la personne dans un Etat de droit.

Prudence et discernement

La SIDH revendique doublement le droit à la différence : respect de la différence d’autrui dans la réciprocité mais également volonté de faire la différence, de hiérarchiser les problèmes, de procéder à des analyses politiques et d’établir des priorités pour agir avec discernement. Elle considère que s’il n’y a pas de régime idéal ni de solution idéale aux problèmes posés par l’évolution économique, sociale et culturelle, il en existe des « pires » contre lesquelles il convient d’agir.

Pour exercer ce discernement, la SIDH peut s’inspirer des trois principes souvent revendiqués par les comités d’éthiques :

  • « le principe de bienfaisance » : toute action doit, pour le moins, ne pas nuire aux intéressés ou à des tiers, individus ou groupes humains)
  • « le principe d’autonomie » : toute action doit respecter l’autonomie des intéressés, individus ou groupes, ou contribuer à la restaurer ;
  •  et le « principe de justice » : toute action doit être proportionnée à ses fins et ses effets équitablement répartis entre les intéressés, individus ou groupes.

Nos moyens d’action

La SIDH fédère les femmes et les hommes qui partagent ces principes et prétendent acquérir leurs droits les plus fondamentaux, d’une manière non-violente. Elle met en place différents outils : appels, pétitions et lettres ouvertes. L’association exerce ces principes dans les domaines suivants : – Le soutien de personnes qui sont persécutées, emprisonnées et victimes de discrimination en raison de leur appartenance religieuse et/ou de leurs convictions politiques ; – La sensibilisation des opinions et des autorités publiques en matière de Droits de l’Homme ; – La formation en matière de droits de l’homme, essentiellement vers les populations qui vivent dans des États, actuellement dans une phase de transformation vers la démocratie. La SIDH organise des séminaires sur la démocratie et les Droits de l’homme ; – L’aide humanitaire. La SIDH dispense l’aide humanitaire sous la forme de forfaits soins et d’aide au transport, car elle estime que la solution des problèmes humanitaires contribue à soutenir la réalisation des Droits de l’homme. Quelles que soient la nature et l’ampleur de la question posée, la réponse de la SIDH cherche à valoriser, à la fois, la liberté, la responsabilité et la solidarité. L’opportunité d’une action doit donc être jugée en fonction de ces trois valeurs : dénoncer ce qui s’y oppose et soutenir ce qui concourt à leur promotion.

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[ images – campagnes de presse – ishr.org ]