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Le sybarite est-il moins corrompu que le satrape ?

Ah si tous les corrompus pouvaient passer du statut de satrape à celui  de sybarite, le monde s’en porterait plutôt mieux et les Droits de  l’Homme avec ! L’image paraît insolite voire provocatrice, mais pas tant que cela car les apparences sont souvent trompeuses, et en la  matière oui.

Un corrompu est quelqu’un qui fait sciemment ce que la morale réprouve ou tout simplement exécute ou  s’entremet, moyennant finance élevée généralement, pour accomplir toute  action allant l’encontre d’une loi ou d’un règlement censés  promouvoir le bien commun.

Combien de discours n’a-t-on pas entendu depuis la nuit des temps sur ce thème et combien de promesses d’hommes politique jurant leurs grands dieux qu’il faut en finir avec le fléau de la corruption. Mais comme  toujours, passer du discours à la pratique constitue un acte fort que seuls soit des révolutions (avant d’ailleurs qu’elle ne dérapent bien souvent), soit parfois un sursaut momentané devant des situations  insoutenables ou encore des pressions médiatiques permettent de  redresser la barre.

Mais tel un rocher de Sisyphe, la lutte contre la corruption  est une donnée récurrente de la vie politique mondiale. Cette lutte,  qui reçoit d’ailleurs l’approbation quasi générale (l’enfer est  toujours pavé de bonnes intentions), alors que les remèdes  préconisés fleurissent tous azimuts, n’est pas près de s’achever vu les bénéfices considérables de ceux qui en profitent malgré l’ampleur des ravages que la corruption engendre.

Alors  pourquoi un sybarite, serait-il mieux qu’un satrape ? L’histoire  humaine, qui n’est qu’une longue répétition de turpitudes, malgré tous  les discours de morale et autres contritions politiquement et  compassionnelement correctes – surtout par les temps qui courent-, amène à penser que déjà si les corrompus ainsi que les  corrupteurs – à mettre dans le même sac – ne menaient plus qu’une vie facile et voluptueuse au lieu d’une vie fastueuse de satrape, cela constituerait un grand progrès. L’humanité pourrait peut-être alors  profiter mieux du flot d’argent détourné revenu dans le droit  chemin. On peut évaluer qu’un sybarite à l’échelle de la jouissance de l’argent pèse en gros dix fois moins qu’un satrape. C’est une estimation  personnelle qui mériterait un large débat pas totalement  inintéressant !

Notre  planète, qui commence à crouler sous les humains avec 7 milliards  d’habitants et un objectif  de 9 ou 10 dans les 40 ans à  venir, pourrait – soyons un peu naïf et optimiste  – utiliser cet argent par le biais d’une gouvernance plus  propre dans des actions d’intérêt général au service d’une  population mondiale qui n’aspire qu’à vivre mieux, surtout dans les  pays dits en voie de développement mais en fait totalement  sous-développés. Dans certains, leurs habitants disposent pour vivre  par jour ce que nous donnons à un sans domicile fixe qui nous fait  pitié par temps de grand froid, soit un ou deux euros. C’est souvent dans  ces pays-là que la corruption est la plus voyante, voire la plus  flagrante avec un affichage sans retenue de richesses les plus folles  cotoyant la misère absolue.

La corruption constitue un facteur indubitable d’aggravation des droits de  l’Homme. Elle exerce un rôle de frein dans l’évolution et le  développement économique en fécondant des hiérarchies, notamment d’Etat, qui  n’ont qu’un seul objectif préserver la rente servie tout en étant  les chiens de garde de monopoles. Cette situation profite aux grandes  multinationales, voire des entreprises plus modestes qui ont intérêt à  conserver des débouchés. Cette hiérachie d’Etat oublie tout objectif social  ou économique obsédée par ses propres affaires et la survie du mécanisme  rentable. Tout ce monde-là y trouve largement son compte et pendant ce  temps la croissance somnole doucement même si dans quelques pays  celle-ci atteint parfois 5% notamment en Afrique. Mais, quand on part d’une  base nulle, cette croissance ne signifie pas vraiment grand chose. Il  suffit de voir le nombre de pays où l’on vit encore avec moins de 5 dollars  par jour, pour comprendre que l’économie ne décolle pas  véritablement.

L’exemple de la Chine, dont le souci principal est de s’assurer  des sources d’énergies et de matières premières pour son industrie, est  flagrant dans le cycle corruption intérêt d’Etat. Ce pays, qualifié d’usine  du monde,  devenu incontournable et essentiel pour la croissance  mondiale, ne cherche pas à savoir si le dirigeant du  Soudan El Bechir, que la Cour pénale internationale poursuit notamment  pour crimes contre l’Humanité au Darfour, devrait être à La  Haye en compagnie de MM. Laurent Gbagbo, Charles Taylor, les anciens  dirigeants de Côte d’Ivoire et du Liberia, pour crimes contre l’humanité et  corruption. Ce que veut la Chine, c’est préserver ses  approvisionnements en pétrole et autres matières premières stratégiques  indispensables à son avenir économique, donc à sa croissance. Dans les pays  stipendiés par la Chine se mêlent la corruption pour pérenniser  des sources d’approvisionnement de matières premières et une protection  politique afin de contrecarrer d’autres grandes puissances  occidentales.

Tout le monde ferme les yeux sur ses turpitudes au Tibet et chez  les dissidents, alors que la Chine soutient les pires régimes de type  iranien et syrien, voire encore coréen. L’Occident et les pays émergents ne  disent pas grand chose sachant que leurs firmes sont largement implantées en  Chine. L’Europe et les Etats-Unis, notamment, en raison de leurs  investissements dans l’automobile et leur débouché dans le secteur du  luxe.

Bref, tant que l’économique l’emportera sur toutes autres  considérations, on ne peut pas attendre une réelle amélioration des  droits de l’Homme dans nombre de pays. C’est un point  capital.

Quand des pouvoirs dynastiques s’installent pour durer où se trouve le  développement et donc l’éducation? Prenons l’exemple du Gabon, petit pays  d’Afrique centrale aux richesses multiples (pétrole, uranium, fer,  bois entre autres), avec à peine plus d’un million d’habitants. Il  dispose de ressources importantes, mais son système scolaire fonctionne avec  des classes de 80 à 100 élèves, faute d’investissements. Comment  peut-on imaginer une éducation correcte dans de telles conditions? Là, le  fils a succédé au père en 2009. Au Congo dit démocratique  (Kinshasa), le fils aussi a succédé au père assassiné. Ce  pays constitue un véritable scandale géologique disait un grand  connaisseur du continent africain. Il est deux fois plus riche que  l’Afrique du sud. Où passe l’argent, cherchez l’erreur!! Cet argent bien  utilisé pourrait permettre une éducation qui ne soit pas un semblant  d’éducation. Plus de 70% des 66 millions de Congolais vivraient sous le seuil  de pauvreté.

En clair, des générations sont sacrifiées au bénéfice d’infimes  minorités menant grand train entre l’Europe les Etats Unis et  l’Asie maintenant, avec appartements de grand luxe dans toutes les  métropoles où le bling bling exige que l’on soit présent. Feu Omar  Bongo possédait quelque 30 appartements et hôtels particuliers à  Paris. Bref, nous sommes en pleine satrapie!!! Dernier exemple, un des  fils de Macias Obiang N’Guema, l’omnipotent dirigeant de la Guinée  équatoriale, devenue en quelques années un nouveau Koweït, une sorte  d’éponge de pétrole, vient de commander récemment un yacht de 286 millions  d’euros, regardez bien il n’y pas d’erreur et pas de virgule après le 2!!!  Et dire que la population africaine va doubler d’ici 2050 pour  atteindre deux milliards d’habitants. Quel avenir attend ces  gens-là !

Des estimations font état que depuis les indépendances, en gros en 1960, les  différentes aides accordées aux anciennes colonies correspondraient aux  détournements des dirigeants qui se sont succédé dans ces  pays. Certains dirigeants ont d’ailleurs été renversés au  prétexte d’éradiquer la corruption. Mais, ceux, qui hurlaient au loup la  veille, se sont évidemment empressés de chausser les bottes de leurs  prédécesseurs honnis !

Malheureusement, l’Afrique n’est pas un cas isolé, des dynasties existent  ailleurs pour ne citer que celles de Cuba et de Corée du Nord, où vous êtes  embastillés sur les motifs les plus futiles à partir du moment où vous génez  ou remettez en cause la prééminence de l’Etat. Ne parlons pas des dynasties  en gestation chez les émergents d’Asie centrale regorgeant de pétrole et de  gaz. Là également le style autoritaire est de rigueur et la liberté  d’expression mise sous l’éteignoir. L’obtention de marchés passe par le  paiement d’une dîme plus que confortable. Les grands groupes tant européens  qu’américains ont l’habitude.

Quant aux régimes appuyant leur pouvoir sur la religion,  les libertés fondamentales se trouvent bafouées. Il suffit de voir comment est régie la vie politique  en Iran pour comprendre que les droits de l’Homme constituent le  dernier soucis des mollahs qui gouvernent. Ces religieux bon teint, tenant  de la charia purificatrice, sont, par ailleurs, loin d’être  insensibles à de fortes gratifications pour favoriser de juteux  marchés. En Afghanistan, on se prépare au pire. Dès que le dernier  soldat de l’Otan aura tourné le dos, le pays va tomber dans l’escarcelle des  talibans. Ces grands démocrates d’un islam obscurantiste sont  notamment spécialisés dans les pendaisons publiques massives à des  poteaux de buts de football dans le stade de Kaboul, mais aussi dans le  trafic de drogue qui leur permet actuellement de survivre  confortablement dans l’attente des jours meilleurs. Ils s’occupent de la  très lucrative culture du pavot représentant 90% de la production  mondiale de cette plante.

Les trafics  de drogue gangrènent aussi les pouvoirs faibles avec une corruption  organisée par les cartels cherchant des voies d’acheminement pour l’Europe.  C’est le cas de la Guinée-Bissau où les gros bonnets des  cartels d’Amérique latine font jouer du pistolet pour éliminer ceux qui  ne leur plaisent pas au sommet de l’Etat, d’où une instabilité chronique  dans ce pays, l’un des plus pauvres de la planète pointant au 212e rang  dans les indicateurs de développement englobant 231 pays ou  régions.L’emprise des cartels s’étend d’ailleurs dans tout l’ouest africain,  qui tend à devenir la route de la drogue pour l’Europe.

A  travers ces quelques exemples, malheureusement il en existe tellement  d’autres, force est de constater que la corruption a un effet toujours  néfaste sur le développement donc a fortiori sur les droits de l’Homme  en général. Un Etat où la police, l’administration, le gouvernement  sont corrompus bafouent systématiquement ces droits, soit de  manière directe par brutalité, le refus de circuler à l’étranger ou encore  en brisant toute liberté d’expression, ou en ne prenant pas  les moyens adéquats pour favoriser un développement économique  auquel peut légitimement aspirer toute population quand  les ressources du pays le permettraient.

En fait, corruption, gouvernance et droits de l’Homme sont intimement  liés. Il reste beaucoup à faire, la tâche est immense. Nul n’en doute,  mais je crains que le chemin soit long et rude. On peut être assez sceptique  sur les grandes campagnes lancées régulièrement quand on voit que des  organismes, apparemment au-delà de tout soupçon adoptent dans leur  comportement des méthodes que ne réprouveraient pas nos  satrapes.

Deux  affaires viennent d’éclater ces dernières semaines passant relativement  inaperçues. Le père supérieur d’une très importante fondation, gérant  en particulier un très grand hôpital catholique à Milan et d’autres  organismes caritatifs en Italie, a été discrétement remplacé après la  découverte par le Vatican que ce supérieur avait en fait  installé pour ses besoins personnels le Paradis sur terre. Toujours délicat  d’être un précurseur!! Il ne faut jamais être en avance sur son  temps!! Ce père, très entreprenant, avait acquis entre autres un jet  privé de 20 millions d’euros pour se rendre dans ses plantations du Brésil  où l’on cultivait même du raisin sans pépin, tout cela avec l’argent des  donations. L’Eden avant la lettre somme toute.

Autre exemple, malheureusement toujours le Vatican impliqué. Un brave évêque nommé à la tête des services généraux fait un peu de zèle, remet  de l’ordre en deux ans dans les comptes qui passent du rouge (-8 millions  d’euros à + 14). Il refusait notamment de payer certains appels d’offre  deux fois plus chers et ensuite payés deux fois pour l’entretien des  jardins. Il avait aussi trouvé une crèche de Noël à 200.000 euros au lieu de  550.000 pour la Place Saint Pierre. Mgr Vigano est désormais nonce à  Washington, une éviction par le haut comme souvent cela se pratique  dans les affaires délicates dans la haute hiérarchie du Vatican. Les bonnes  habitudes vont pouvoir s’épanouir discrètement à nouveau à l’ombre de saint  Pierre.

Donc  rude et longue la route : sans être prophète on peut l’affirmer avec des  chances minimes de se tromper. L’Homme ne porterait-il pas en lui-même  (qu’en pense les psys en tous genres?) une part de corruption à partir d’un  certain nombre de zéros – même après un un – surtout quand le nombre final  et fatidique est libellé en euros ou en dollars.

Poser la question, c’est déjà apporter un modeste début de  réponse et nous emmener sur la bonne voie pour tenter de réduire les méfaits  de la corruption tant au plan économique que moral. Mais Sisyphe  veille, fermer le  ban !

Marc Pondaven

Publié le 14 novembre 2012 par Sabine Renault-Sablonière. Cette article a été publié dans Défendre les Droits de l'Homme aujourd'hui et taggé corruption, détournement, Pondaven, sidh. Enregistrer le lien de l'article.
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